Après une longue période de réflexion, de contacts et d'investigations diverses, le bureau de l'association, réuni le 28 avril 2017, a adopté le principe du projet ci dessous.
Ce projet, qui sera précisé par un rapport et un budget prévisionnel dont l'élaboration est confiée au président, sera présenté et soumis au vote de l'assemblée générale de l'association prévue pour cet automne.
Projet 2018-2020
Redonner une
identité porcine à la Région Auvergne Rhône-Alpes
Adopté par le bureau de
l’association
le 28 avril 2017
1-
Contexte
La région Auvergne Rhône-Alpes ne dispose plus de races
locales de porcs, au contraire d’autres régions de tradition charcutière et
salaisonnière (Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Bretagne, Normandie, Corse).
Les races locales jadis identifiées, le porc de race bressane, de
Bourdeaux, du Bugey, de Tarentaise, ont disparu depuis bien longtemps, poussées
dehors par le porc conventionnel élevé en batterie, lui-même marginalisé dans la région par la concurrence les élevages
bretons, espagnols et allemands : La région Auvergne Rhône-Alpes n’abrite
plus que 4,1 % de la production porcine nationale alors qu’elle représente
encore environ 15% de sa production charcutière et salaisonnière, en chute
cependant rapide : elle en représentait 21% en 2004.
Il n’est pas possible, dans ces conditions, de revaloriser
convenablement ces productions charcutières par des marques officielles de
qualité reconnues, AOP en particulier : le jambon de Savoie ou la rosette
de Lyon produits avec du porc allemand ou espagnol et même breton ne peut bien évidemment pas y
prétendre.
L’évolution de la demande solvable de produits charcutiers se
dirige pourtant vers des produits de qualité, typés, de provenances locales,
chargés d’images de tradition et de terroir, provenant d’élevages en plein air, bio,
en filière courte, respectueux de l’environnement et du bien-être animal,
etc..
L’offre régionale en la matière est presque inexistante,
assurée par moins d’une centaine d’éleveurs « alternatifs »
exerçant de façon disparate sur des marchés très locaux. Certains d’entre eux
en vivent correctement, mais ils sont loin de représenter la majorité. La
plupart vivotent ou exercent cette activité secondairement.
Globalement, la production alternative progresse très peu.
La principale difficulté rencontrée par ces éleveurs est le
naissage, la sélection et la multiplication des porcs de races locales, à
effectifs réduits, ce qui explique à la
fois la grande diversité des schémas génétiques, quand ils existent, et la
faible performance de cette activité, qui demande du savoir-faire technique et de disposer d’un
troupeau de reproducteurs d’une taille suffisante.
Pour la plupart, ils maîtrisent mieux l’engraissement, la
transformation et la vente, avec quelques difficultés parfois au niveau des
abattoirs.
L'autre difficulté majeure est l'accès aux parcours d'élevage, souvent très peu disponibles malgré la surface importante dans notre région de forêts, taillis et friches diverses, apte à la stabulation extensive de porcs de races rustiques .
L'autre difficulté majeure est l'accès aux parcours d'élevage, souvent très peu disponibles malgré la surface importante dans notre région de forêts, taillis et friches diverses, apte à la stabulation extensive de porcs de races rustiques .
Construire une image porcine régionale sur ces bases n’est
pas réaliste ni prospectif.
Une telle image ne peut reposer que sur une certaine
homogénéité de l’offre et une masse critique de production suffisante tout en
assurant une exigence de haute qualité gustative et environnementale.
Tel est l’objet du projet que lance notre association.
2-
Objectifs
L’association a donc décidé de lancer un projet ambitieux qui
poursuit plusieurs objectifs successifs dans le but de réimplanter des races
locales dans la région, si possible proche de races locales disparues.
a- Créer un puis plusieurs ateliers de
sélection multiplication pour proposer aux éleveurs :
a. Des porcelets
b. Des reproducteurs mâles et femelles
c. Une assistance technique et de
formation.
b- Expérimenter des techniques d’élevage
de plein air extensif en agroforesterie, respectueuses de l’environnement et du
bien-être animal.
c- Aider à l’installation de nouveaux
éleveurs ou à la conversion d’éleveurs existants.
d- Organiser la ou les filières locales
en assurant la construction de leur image, de leur promotion et le contrôle de
qualité, en relation étroite avec les opérateurs amont, fabricants et
distributeurs d’aliments et aval, transformateurs artisanaux et industriels et distributeurs génériques ou spécialisés.
e- Veiller à ce que contractuellement la
valeur ajoutée créée par cette activité soit équitablement répartie du haut en
bas de la filière..
3-
Description du projet
Dans une première phase, l’association va :
a- Constitution du cheptel.
o
Réaliser
une étude de faisabilité chiffrée du projet.
o
Installer
un premier atelier expérimental de sélection-multiplication de porcs de races
locales françaises.
§ Cet atelier sera installé dans le
cadre du centre d’élevage de Poisy (74), sous réserve de l'accord de son conseil d'administration après réalisation de l'étude de faisabilité..
§ Il comprendra, sous réserve de
l’étude de faisabilité, l’hébergement d’une vingtaine de truies gestantes et de
trois verrats, de cabanes d’abris et de
maternité sur un espace de plein air.
§ Deux races de porcs seront implantées :
la race locale Blanc de l’Ouest et la race locale Porcs Gascons.
§ La mission confiée au centre d’élevage
de Poisy sera définie ultérieurement, après l’étude de faisabilité.
o
Installer
un premier troupeau d’animaux de races locales françaises dans un milieu
agro-forestier.
o
Sélectionner
des éleveurs acceptant de recevoir des animaux en engraissement puis en
multiplication dans le cadre d’une convention d’expérimentation.
o
L’ensemble
du cheptel sera propriété de l’association, qui assurera en outre ses frais
d’entretien, de subsistance, de soins
vétérinaire, etc…
o
La
gestion, le suivi génétique et la surveillance technique de l’ensemble des
animaux seront assurés conjointement par les techniciens du centre d’élevage de
Poisy avec le concours des ingénieurs de l’IFIP et de l’ISARA pour
l’agroforesterie dans le cadre de conventions de prestation de service passée
avec l’association.
b- Mobilisation de la filière
o
Afin
d’appuyer le projet dès son démarrage, seront informés et sollicités :
§ Les éleveurs régionaux
§ Les professionnels de l’abattage et
de la transformation
§ Les professionnels de l’alimentation
animale
§ Les professionnels du matériel
d’élevage
§ Les distributeurs
§ Les consommateurs et particuliers
4-
Financement
Le financement du projet sera assuré par les cotisations des
membres, pour le démarrage, et un appel aux dons réalisé dans le cadre du Fonds
de Dotation Divagri Valorisation.
Un budget d’investissement et de fonctionnement sur deux ans
sera établi.
5-
Décisions
Le bureau mandate le président pour mener toutes
les investigations et prendre tout contact et toutes décisions qu’il jugera nécessaire
pour faire avancer et préciser le projet.
Lyon, le 28 avril 2017.
Le président : Antoine Marzio
Le secrétaire : Guy Durand
Le trésorier : Alban Chauvet
L’assesseur : Nicole Bloc.
L’assesseur : Nicole Bloc.
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